mardi 13 décembre 2011

Un drone américain alimente un peu plus les tensions irano-américaines

Le face-à-face se poursuit entre les Etats-Unis et l'Iran. Au centre des nouvelles tensions irano-américaines, le drone d'observation furtif états-unien capturé par les autorités iraniennes la semaine passée. Les premiers demandent sa restitution, les seconds ironisent, déclarant, mardi 13 décembre, que ce drone est désormais "propriété de la République islamique".

"Il semble que M. Obama a oublié que l'espace aérien iranien avait été violé et qu'il y avait eu une opération d'espionnage", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, rejoint par le ministre de la défense, Ahmad Vahidi, qui a déclaré à l'agence d'information ISNA : "Leur drone a violé [l'espace aérien iranien] et maintenant au lieu de présenter des excuses, de manière effrontée, ils nous demandent de restituer l'avion."

Ce drone est un modèle furtif RQ-170 Sentinel, un avion sans pilote prévu pour voler à très haute altitude. Il est l'un des plus sophistiqués de la CIA. D'une envergure de 26 m, long de 4,5 m et haut de 1,84 m, il n'est pas armé, contrairement aux Predator, qui bombardent les zones tribales pakistanaises.

La veille, le président Obama a indiqué que Washington avait "demandé la restitution" de l'engin dont l'Iran s'est emparé le 4 décembre, alors qu'il se trouvait à 250 km à l'intérieur de l'espace aérien iranien. Le secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a ensuite précisé que Washington avait transmis "une demande formelle" à Téhéran, mais qu'"étant donné le comportement de l'Iran jusqu'à présent, nous ne nous attendons pas à ce qu'il s'exécute". Avant ces déclarations, la Maison Blanche n'avait pas confirmé officiellement que l'appareil était bien d'origine américaine.

"CYBERATTAQUE"
Vue numérique d'un drone RQ-170 "Sentinelle".
Vue numérique d'un drone RQ-170 "Sentinelle".AFP/HO


Mme Clinton a affirmé que Washington continuait de "croire fortement à l'approche diplomatique" pour résoudre ses nombreux différends avec l'Iran. Mais elle a répété qu'un nouveau durcissement des sanctions américaines à son endroit restait possible car, selon elle, "le chemin sur lequel s'engage l'Iran est dangereux, pour lui et pour la région". Les deux pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques et communiquent habituellement par le truchement de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Un site Internet avait néanmoins été lancé le 6 décembre par les Etats-Unis, qui le présentaient comme une "ambassade virtuelle" destinée à communiquer avec les Iraniens en l'absence de liens officiels. Le lendemain, l'Iran fermait l'interface.

La semaine dernière, l'Iran a présenté des images de l'appareil. Ses forces armées ont alors affirmé avoir pu prendre son contrôle pour le faire atterrir sans dommages majeurs en territoire iranien. Selon la presse américaine, le drone venant d'Afghanistan était en mission d'observation des sites nucléaires iraniens. Un important parlementaire iranien, cité lundi par la télévision d'Etat, a assuré que l'Iran étaient en train d'analyser cet appareil d'observation à haute altitude ultrasecret, et avait l'intention ensuite de le copier pour en équiper ses propres forces.

Réponse de Washington par la voix du secrétaire à la défense américain, Leon Panetta : "Il est un peu difficile de savoir réellement ce qu'ils vont pouvoir en tirer". Interrogé sur l'éventualité que l'appareil ait pu être forcé à atterrir après une "cyberattaque" des Iraniens, le chef du Pentagone a répondu : "Je ne sais pas."

L'ex-vice-président américain Dick Cheney a pour sa part vertement critiqué l'administration Obama en estimant sur la chaîne CNN que le président aurait dû donner l'ordre d'une attaque aérienne pour détruire le drone et empêché les Iraniens d'en tirer quoi que ce soit.

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